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Crise en habitation : transformer notre approche en habitation - Un projet de société à mettre en branle

23 août 2022

Montréal, 23 août 2022 — Dans le but de sortir durablement de la crise en habitation, Vivre en Ville lance une importante réflexion collective qui vise àtransformer notre rapport à l’habitation. Intitulée « PORTES OUVERTES », la démarche vise à répondre au manque d’abordabilité et de durabilité de nos espaces habitables, à la surenchère du marché immobilier et à l’insuffisance de logements disponibles. Vivre en Ville invite les citoyen.ne.s, les responsables politiques, les organismes de réglementation, les professionnel.le.s et les groupes mobilisés en habitation à déployer ce chantier essentiel de transformation de notre modèle pour donner aux gens de réelles options en habitation.

À la veille du Sommet de l’habitation de Longueuil et Laval et de la campagne électorale québécoise, l’organisme lance un appel aux responsables politiques de tous les paliers décisionnels à changer les règles du jeu, à travailler main dans la main pour en finir avec la crise de l’habitation et des changements climatiques et à garantir à tout le monde les moyens et l’accès à un logement dans des milieux de vie durables, près des emplois, des transports et des services. 

«Notre modèle en habitation ne fonctionne plus : il crée beaucoup plus de perdants que de gagnants. Ce n’est pas normal qu’on s’enrichisse plus vite avec notre maison qu’avec notre travail. Il faut changer nos réflexes. Un monde meilleur est possible en habitation. C’est un projet de société que nous devons mettre en branle.Nous l’avons déjà fait dans le passé dans d’autres domaines, avec Hydro-Québec, l’assurance-maladie ou les centres de la petite enfance. D’autres pays (Autriche, Italie, Japon, Singapour, Nouvelle-Zélande) nous offrent des alternatives crédibles et modernes au modèle actuel en habitation. Nos responsables politiques ont le devoir de servir le bien-être de toute la population », affirme Adam Mongrain, directeur en habitation chez Vivre en Ville.

 

4 portes à ouvrir pour inverser la tendance en habitation

Partout au Québec, l’accès à un logement dans des milieux de vie durables, près des emplois, des transports et des services, devient hors d’atteinte. Les impacts de cette surenchère immobilière sont dommageables à la fois sur les plans économique, environnemental et social. L’écart croissant entre les prix des logements et les revenus des ménages nous dirige tout droit vers un appauvrissement collectif et une injustice intergénérationnelle. Devant la surenchère immobilière, les ménages n’ont plus le choix de s’installer de plus en plus loin, menant à un étalement urbain nuisible à l’environnement.

Pour inverser la tendance, Vivre en Ville propose une transformation de notre rapport à l’habitation, organisée autour de 4 chantiers simultanés :

1. Avoir plus de places que de monde qui cherche une place, près des emplois, des transports et des services

  • Fait : à Montréal, en 2020, il y avait 10 acheteurs pour chaque vendeur. Il n’y a pas assez d’unités à vendre ou à louer près des emplois, des transports et des services pour accueillir tout le monde qui souhaite y vivre. 

  • Solution phare proposée : mettre en place une fiscalité favorable à la construction d’immeubles multilogements, en ciblant les terrains sous-utilisés.

  • Exemple inspirant : En Pennsylvanie, l’impôt foncier est presque entièrement basé sur la valeur du terrain. Lorsqu’on transforme une maison individuelle en immeuble multilogements, le compte de taxes n’augmente pas, favorisant ainsi la densification.

2. Protéger la population des excès du marché immobilier

  • Fait : Dans la Région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, entre 2008 et 2018, le prix médian des maisons individuelles a progressé de plus de 45 % alors que le revenu médian par ménage a augmenté de 36 %. 

  • Solution phare proposée : établir un registre des loyers public, universel et obligatoire à l’échelle nationale.

  • Exemple inspirant : En Suisse, l’État cherche à modérer les gains excessifs générés par la surenchère immobilière. Ainsi, une partie de l’augmentation de la valeur d’une propriété est imposée : lorsqu’une personne termine de payer son hypothèque, son taux d’imposition augmente, qu’elle loue ou non sa propriété.

3. Construire une abondance de logements à but non-lucratif

  • Fait : au Québec, de plus en plus de ménages se retrouvent à la rue le lendemain du 1er juillet. Ils étaient 373 en 2020 et plus de 500 en 2021. 38 000 ménages sont sur les listes d’attente pour accéder à un HLM. 196 000 ménages dépensent plus de 50 % de leur revenu pour se loger.

  • Solution phare proposée : construire des dizaines de milliers de logements sociaux dans les cinq prochaines années.

  • Exemple inspirant : À Vienne, le gouvernement construit et administre la majorité des logements, faisant en sorte que plus de 50 % du parc résidentiel est hors marché. Cela est seulement possible grâce à des investissements massifs et efficaces de la part de l’État.

4. Réapprendre à construire efficacement et durablement

  • Fait : au Québec, un projet de construction privé prend 5 à 7 ans à se réaliser, des phases de conception à la finalisation de la construction. Les projets de construction du secteur public prennent quant à eux 8 à 10 ans à se réaliser.

  • Solution phare proposée : développer une chaîne d’approvisionnement locale, durable et autonome de matériaux de construction.

  • Exemple inspirant : À Berkeley, en Californie, le recours aux structures préfabriquées a permis de construire un complexe de logement étudiant de A à Z en seulement 4 jours.

« Nous avons les moyens de redonner aux gens l’accès à des logements dans des milieux de vie durables, près des emplois, des transports et des services. Pour en finir avec la crise de l’habitation et des changements climatiques, il n’y a pas de solution magique : il faut mettre en œuvre un ensemble de solutions de manière simultanée et concertée. Vivre en Ville invite les responsables politiques, des organisations de la société civile et du grand public à faire partie de cette réflexion collective et à apporter leur pierre à l’édifice pour transformer notre modèle en habitation », conclut Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

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Consultez le document : PORTES OUVERTES - Pour une sortie de crise durable en habitation

Annexe de la publication : À venir 

À propos de Vivre en Ville

Organisation d’intérêt public, Vivre en Ville contribue, partout au Québec, au développement de collectivités viables, œuvrant tant à l’échelle du bâtiment qu’à celles de la rue, du quartier et de l’agglomération. Par ses actions, Vivre en Ville stimule l’innovation et accompagne les décideurs, les professionnels et les citoyens dans le développement de milieux de vie de qualité, prospères et favorables au bien-être de chacun, dans la recherche de l’intérêt collectif et le respect de la capacité des écosystèmes.

 

Contact médias

Étienne Pomerleau-Landry
COPTICOM, Stratégies et relations publiques
eplandry@copticom.ca
(438) 408-4307

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