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Sécurité routière: faire du Québec un leader

03 mars 2017

REVOIR LE DESIGN, LES INFRASTRUCTURES ET LE CODE DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Dans le cadre de la Consultation publique sur la sécurité routière, Vivre en Ville a présenté au ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports et à la Société de l’assurance automobile du Québec le mémoire Sécurité routière: Faire du Québec un leader

Afin d’améliorer le bilan routier et d’établir des conditions sécuritaires pour tous les modes de déplacement, Vivre en Ville recommande l’adoption d’une approche intégrée en sécurité routière basée sur la Vision Zéro, à l’exemple de celle que met en œuvre la Suède, avec un grand succès. 

L’un des enjeux les plus déterminants dans la problématique de la sécurité routière est la hausse continue des déplacements motorisés, reliée aux besoins grandissants de déplacements, aux distances parcourues toujours plus grandes et à l’expansion du parc automobile. Le Québec a en effet connu une très forte augmentation de son parc automobile entre 1978 et 2012 (Perreault et Bourque, 2014).

LA SITUATION MÉTROPOLITAINE

À titre d’exemple, la région métropolitaine a connu une augmentation de 11% de son parc automobile entre 2008 et 2013, soit deux fois plus que la croissance de sa population, qui a été de 5%. Ses banlieues comptent 0,7 voiture par personne, contre moins d’une voiture pour deux individus à Montréal.

En 2013, les déplacements en voiture ont connu une hausse de 15%. 69% de cette hausse « provient de l’extérieur de l’île de Montréal. »

Source : AMT (2015)

Si le nombre de décès liés aux accidents de la route au Québec le positionne de façon favorable par rapport à la moyenne canadienne, il laisse entrevoir la possibilité d’effectuer des améliorations considérables afin d’atteindre des taux semblables à ceux de certains pays européens (voir page 7).

En 2015, le bilan routier faisait état d’un taux de décès de 4,4 pour 100 000 habitants pour l’ensemble du Québec. Ce taux est de 3,6 pour la région de la Capitale-Nationale et de seulement 1,5 pour celle de Montréal, les deux régions comptant d’ailleurs presque autant de décès (27 contre 29). Montréal se positionne ainsi favorablement au sein du Québec; d’ailleurs, si on calcule le bilan en retirant Montréal, le taux pour le Québec hors Montréal passe à 5,3 décès par 100 000 habitants (SAAQ, 2016a).

Il est possible de faire plus et de faire mieux en matière de sécurité routière au Québec. Pour cela, Vivre en Ville est d’avis que de multiples domaines doivent être réformés :

  • législatif : protection des usagers les plus vulnérables dans le Code de la sécurité routière [CSR];
  • normatif : révision des normes de conception, notamment par le ministère des Transports [MTMDET]; u budgétaire : appui du MTMDET au développement d’infrastructures de transports actifs et collectifs par les municipalités ;
  • planification : adoption de Plan de déplacements urbains par les municipalités de 30 000 habitants et plus;
  • expertise : accompagnement des municipalités par le MTMDET, notamment via la publication de guides de conception.

Ce mémoire présente tout d’abord l’exemple de la Vision Zéro de la Suède, qui permet d’illustrer les changements envisageables. Vivre en Ville présente ensuite une approche intégrée en sécurité routière, qui s’articule en trois axes d’intervention :

  • Axe d’intervention 1 : Planifier une mobilité durable
  • Axe d’intervention 2 : Améliorer la sécurité, la mobilité et la qualité de vie grâce à une hiérarchie routière repensée
  • Axe d’intervention 3 : Assurer la protection de tous les usagers de la route

RECOMMANDATIONS

Recommandation générale

Adopter une approche intégrée en sécurité routière basée sur la Vision Zéro, à l’exemple de celle que met en œuvre la Suède.

AXE D’INTERVENTION 1 - PLANIFIER UNE MOBILITÉ DURABLE

Recommandation 1

Réduire à la source les besoins en déplacements motorisés.

  • Sous recommandation 1.1
    Se donner une cible de réduction du nombre de kilomètres parcourus en automobile.
  • Sous-recommandation 1.2
    Réarticuler urbanisation et planification des transports, notamment grâce à l’adoption d’une politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.
  • Sous-recommandation 1.3
    Exiger des municipalités de plus de 30 000 habitants qu’elles se dotent de plans de déplacements urbains; les accompagner et les soutenir dans leur élaboration.
  • Sous-recommandation 1.4
    Adopter une politique de mobilité durable.

AXE D’INTERVENTION 2 – AMÉLIORER LA SÉCURITÉ, LA MOBILITÉ ET LA QUALITÉ DE VIE GRÂCE À UNE HIÉRARCHIE ROUTIÈRE REPENSÉE

Recommandation 2

Repenser la hiérarchie du réseau routier et la gestion des intersections.

  • Sous-recommandation 2.1
    Concevoir et promouvoir une hiérarchisation des routes et rues tenant compte de leur rôle et de leur milieu d’insertion.
  • Sous-recommandation 2.2
    Assurer la prise en compte de tous les usagers lors de la conception et de la réfection de liens routiers et d’intersections.

AXE D’INTERVENTION 3 – ASSURER LA PROTECTION DE TOUS LES USAGERS DE LA ROUTE

Recommandation 3

Adopter une vision de protection de tous les usagers de la route dans le Code de la sécurité routière.

  • Sous-recommandation 3.1
    S’inspirer du code de la rue belge pour l’intégration de préoccupations concernant les usagers les plus vulnérables.
  • Sous-recommandation 3.2
    Ne pas obliger le port du casque chez les cyclistes. 
Consulter le mémoire

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