Communiqué
Pour diffusion immédiate
Des chantiers de transport importants seront-ils laissés en plan
par la Ville de Montréal?
Montréal, le 16 janvier 2013 - Après avoir pris connaissance des priorités en transport annoncées hier, des organismes de la société civile rappellent que bien d'autres projets prévus au Plan de transport de la Ville de Montréal qui n'ont pas été ciblés parmi les priorités méritent d'être réalisés rapidement. En effet, seulement trois chantiers sur les 21 inclus au Plan de transport sont en voie d'atteindre les objectifs fixés dans les délais prévus. L'envergure et le financement nécessaires à la réalisation du projet de prolongement de la ligne bleue, du SRB Pie IX et du train de l'Est ne devraient pas ralentir la cadence des chantiers nécessaires à l'amélioration de la mobilité de Montréal. Le Centre d'écologie urbaine de Montréal, le Conseil régional de l'environnement de Montréal, la Table de concertation des aînés de l'île de Montréal, Vélo Québec et Vivre en Ville souhaitent rappeler au responsable du transport au Comité exécutif de la Ville de Montréal, monsieur Réal Ménard, que plusieurs actions, moins flamboyantes, mais efficaces, sont dans l'attente d'une action à l'échelle municipale.
Planification locale des déplacements et gestion du stationnement
« Le chantier sur la planification locale des déplacements n'a pas atteint les objectifs fixés, seulement trois des arrondissements et des villes liées ont réalisé un Plan local de déplacements, dans les délais prévus » selon Daniel Bouchard, responsable des campagnes Transport au CRE-Montréal. En matière de stationnement, le Plan de transport propose de réaliser un inventaire de l'offre, de réduire les normes minimales et d'élaborer une Politique de stationnement. « Rien de significatif n'a encore été fait de ce côté-là » poursuit-il. « La Ville de Montréal doit offrir non seulement les ressources techniques, mais aussi les ressources financières pour s'assurer de la mise en œuvre de son Plan de transport au niveau local et elle doit mettre en place les mécanismes nécessaires afin d'utiliser le stationnement comme un outil de gestion de la mobilité et de l'aménagement durables ».
Sécurisation des intersections, des artères, et des entrées de quartier
Maryse Leclair, coordonnatrice de la Table de concertation des aînés de l'île de Montréal, rappelle que, selon la Direction de santé publique de Montréal, près du deux tiers des piétons blessés sur la route à Montréal le sont aux intersections qui comportent au moins une artère. La Ville s'était engagée à sécuriser 50 intersections par année. Selon le dernier bilan du Plan de transport, seulement 136 carrefours ont été sécurisés depuis 2007, sur les 250 qui auraient dû l'être. Elle souligne également que la majorité des victimes piétonnes étaient des aînés. « La Ville de Montréal doit donc mettre les bouchées doubles afin d'offrir des aménagements qui favorisent les déplacements actifs sécuritaires dans une métropole Amie des aînés ».
Pour Julie Rocheleau, directrice générale du Centre d'écologie urbaine de Montréal (CEUM), « il faut également accélérer la création de quartiers verts à Montréal afin d'apaiser la circulation, de favoriser les transports actifs et d'améliorer la qualité de vie dans les quartiers. Le bilan présenté conjointement par le CEUM et la Ville en juin 2012 démontre que quatre arrondissements se sont dotés de plans de quartiers verts et réalisent déjà des actions concrètes malgré leurs contraintes budgétaires. La Ville de Montréal doit aussi faire sa part en réalisant des interventions concrètes sur les artères et les entrées de quartier, ce qui relève de sa compétence ».
Déploiement du réseau cyclable
Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec, considère que « l'agglomération ne doit pas renoncer à l'atteinte de l'objectif de 400 km voies cyclables. Nous continuons à affirmer qu'un réseau cyclable formel, composé de différents types d'aménagements, est essentiel pour rendre les déplacements à vélo plus attractifs et sécuritaires. Elle souligne que des aménagements et des liens cyclables stratégiques, « qui ne se mesurent pas toujours en kilomètres », contribuent aussi à améliorer les déplacements à vélo.
Le financement du transport collectif
« La réalisation de quelques grands projets ne doit pas obscurcir le fait que le cadre financier actuel en transport collectif ne suffit pas à répondre aux besoins de mobilité des citoyens. La Ville de Montréal, les gouvernements et les autres contributeurs doivent augmenter leurs efforts, si l'on veut atteindre les objectifs de développement pour 2020 et pour la suite », affirme pour sa part Christian Savard, directeur général de l'organisation Vivre en Ville.
Les groupes suivront la progression de la mise en œuvre du Plan de transport et continueront de faire pression sur la Ville de Montréal pour que les objectifs soient atteints.