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Des changements « nécessaires » afin d’atteindre les engagements climatiques du Québec
Le bâtiment, secteur prioritaire pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre
Il s’agit d’un secteur prioritaire à décarboner à court terme, d’autant plus que, comme le relève l’analyse d’impact réglementaire du projet de loi, le coût de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment via des mesures d’efficacité énergétique, y est l’un des moins élevé (à partir de 50 $ la tonne de réduction de GES).
Il est d’autant plus urgent de dépasser les mesures incitatives d’exiger dorénavant que les propriétaires et constructeurs de bâtiments prennent les mesures nécessaires pour respecter les cibles fixées dans différents plans et stratégies, notamment en vue de réduire, d’ici 2030, les GES de 50 % dans le secteur du bâtiment et de 60 % spécifiquement pour le parc immobilier gouvernemental.
Vivre en Ville appuie donc l’intention du projet de loi et appelle à une mise en œuvre suffisamment rigoureuse et ambitieuse pour atteindre les objectifs visés, notamment :
- en établissant un échéancier pour que l’ensemble des bâtiments québécois soient couverts par le système de cotation, et
- en fournissant des données à jour sur les prévisions de réduction de GES au moment des consultations en amont de l’adoption des règlements qui mettront en place le système de cotation.
Pour les grands bâtiments multilogements, commerciaux et institutionnels ainsi que l’ensemble des bâtiments publics couverts par le périmètre comptable du gouvernement du Québec, les années de mise en place prévues dans l’analyse d’impact réglementaire du projet de loi apparaissent appropriées et ne doivent pas être repoussées.
Des décisions déterminantes, passées et à venir
Il est important de rappeler que la situation enviable du Québec sur le plan énergétique n’est pas uniquement due à un contexte géographique, mais surtout à une vision stratégique et à un courage politique qui ont été déterminants dans la réalisation de son potentiel hydroélectrique. La nationalisation d’une grande partie de notre mix énergétique à travers la création d’Hydro-Québec aura permis de répondre aux nombreux défis que pose un monopole naturel en assurant à nos industries la disponibilité d’une électricité abondante, tout en la rendant accessible au plus grand nombre. Ainsi, historiquement, Hydro-Québec a joué un rôle décisif pour la constitution d’un marché économique intérieur et, plus largement, comme fondement important de notre prospérité, de notre identité nationale et de notre modèle social.
Aujourd’hui, nos défis énergétiques et environnementaux sont à la hauteur de ceux qui ont présidé à la constitution de notre société d’État. En tant que décideurs publics, vous aurez un rôle à la fois enthousiasmant et périlleux à assumer. Celui d’assurer la coordination d’une transition énergétique efficace, efficiente et évitant les écueils des évidences trompeuses et fausses solutions qui verrouilleraient notre avenir énergétique pour les décennies à venir. Pour cela, une consultation publique indépendante, sur la base de données fiables et à jour quant à notre situation énergétique, est plus que souhaitable.