Montréal, le 5 novembre 2024 - La Fondation du Grand Montréal (FGM) et Vivre en Ville lancent aujourd’hui un nouveau rapport Signes vitaux du Grand Montréal sur les iniquités territoriales. Réalisé en partenariat avec de nombreux acteurs, ce diagnostic partagé met en lumière une réalité troublante : dans le Grand Montréal, les secteurs où vivent davantage de personnes à faible revenu sont aussi ceux où le cadre bâti est le moins favorable à la qualité de vie. Sur la base d’indicateurs concrets, le rapport présente des analyses inédites, des témoignages et de nombreuses cartes illustrant ce phénomène d’iniquités territoriales.
«Aucun quartier, aucun citoyen, n’est une île. Nos milieux de vie sont profondément interconnectés et façonnent notre santé, notre bien-être, et notre capacité à surmonter les crises. Lorsque certains territoires du Grand Montréal sont laissés de côté, c’est toute notre résilience collective qui en souffre. Pour bâtir un avenir plus juste et durable, nous devons repenser nos espaces urbains afin qu’ils répondent aux besoins de toutes et de tous, en particulier les plus vulnérables» affirme Karel Mayrand, président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal.
Le rapport appelle à une mobilisation collective fondée sur l’implication citoyenne et à orienter nos décisions, nos investissements, nos politiques publiques vers des solutions qui priorisent les besoins des populations les plus vulnérables et ne laissent personne de côté.
«C’est maintenant prouvé: dans le Grand Montréal, les quartiers où se concentrent la pauvreté et les vulnérabilités sont aussi moins bien équipés et moins favorables à la santé. Alors que notre façon d’organiser les milieux de vie devrait viser à atténuer les inégalités, ce sont toujours les mêmes qui subissent un cumul de nuisances. L’ensemble de nos politiques et programmes, à tous les paliers, doit être passé au crible pour les mettre au service de l’équité» souligne Jeanne Robin, directrice principale de Vivre en Ville.
Quelques constats clés des iniquités territoriales dans le Grand Montréal
- 58% des ménages à faible revenu se concentrent dans le tiers des secteurs de recensement du Grand Montréal.
- Les secteurs défavorisés cumulent plusieurs désavantages: faible couverture arborée, accès restreint au transport collectif, pollution de l’air, insécurité routière, etc.
- Changements climatiques: les secteurs défavorisés suffoqueront plus que les autres – On y compte 3 fois plus d'îlots de chaleur et 5 fois moins d'îlots de fraîcheur.
- Sécurité routière: des écoles à plusieurs vitesses – En milieu défavorisé, seulement 6% des écoles bénéficient d’un environnement routier sans artères majeures, comparativement à 22% des autres écoles.
- Commerces et services: une accessibilité piétonne menacée - La pression immobilière dans les rares secteurs bien équipés pourrait forcer les plus vulnérables à s’en éloigner.
- Crise de l’habitation : une offre insuffisante et trop souvent absente - Le logement social et à but non lucratif ne représente que 4% du parc résidentiel du Grand Montréal. À l’extérieur de l'agglomération de Montréal, près du quart des municipalités n'ont aucun logement HLM.
Des pistes d’action pour réduire les iniquités territoriales
- Habitation : Multiplier l’offre de logement social et à but non lucratif, en priorité dans les milieux les mieux pourvus en infrastructures et services (transport en commun, ressources de proximité, etc.).
- Ressources de proximité : Faire de la proximité un critère prioritaire dans l’organisation des services publics et le choix de localisation des équipements publics. Augmenter la canopée en priorité dans les secteurs défavorisés.
- Mobilité : Développer le réseau structurant de transport collectif en priorité dans les secteurs défavorisés moins bien pourvus et suffisamment denses.
- Risques environnementaux : Développer des programmes de préparation et de rétablissement face aux risques environnementaux qui ciblent les secteurs défavorisés et les personnes en situation de vulnérabilité.
Des données pour agir
«Ce diagnostic partagé complète et s’appuie sur des connaissances développées par les autorités publiques et les nombreuses organisations qui œuvrent sur le territoire du Grand Montréal. Au fil de sa réalisation, nous avons constaté une prise de conscience croissante, à plusieurs niveaux, de la nécessité de s’attaquer spécifiquement aux iniquités territoriales. Ce rapport appartient désormais à la collectivité du Grand Montréal. Nous souhaitons que les constats dressés ici soutiennent un renforcement de l’action pour un Grand Montréal équitable» appellent Karel Mayrand, président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal, et Jeanne Robin, directrice principale de Vivre en Ville.
Le rapport Signes vitaux sur les iniquités territoriales est disponible en accès libre sur le site internet de la Fondation du Grand Montréal.
Citations des partenaires
«Plusieurs barrières peuvent compromettre l’amélioration des conditions de vie des populations plus défavorisées ou marginalisées. Disposer d’un portrait précis des inégalités territoriales permettra de mieux savoir où sont les besoins et de mieux agir collectivement sur ces enjeux. Ces données sont cruciales pour les Tables de quartier qui rassemblent les forces vives du quartier et donnent une voix aux personnes les plus vulnérables afin que les milieux de vie soient inclusifs, solidaires et accessibles à tous et toutes» témoigne Yves Bellavance, directeur général de la Coalition montréalaise des Tables de quartier.
«Les personnes les plus vulnérables sont celles qui subiront le plus fortement les impacts dévastateurs du changement climatique. Mieux connaître les caractéristiques des milieux où elles se concentrent permettra de soutenir des initiatives qui permettront à la fois d’atténuer les changements climatiques et de bâtir la résilience des communautés» souhaite Éric St-Pierre, directeur général de la Fondation familiale Trottier.
«L’équité territoriale est primordiale pour la Ville de Montréal puisqu’elle permet d’assurer des milieux de vie sécuritaires et de qualité pour toutes et tous. Par le biais de son portrait des enjeux prioritaires, les Signes vitaux confirment qu’on ne peut plus penser l’aménagement du territoire sans un regard sur les inégalités qui traversent les quartiers montréalais. La Ville agit de sorte que chaque citoyen et citoyenne puisse utiliser les services, profiter des ressources, bénéficier d'une qualité de vie équitable» souligne Marie-Florente Démosthène, directrice du Service de la diversité et de l’inclusion sociale de la Ville de Montréal.
«L’environnement bâti joue un rôle déterminant dans la capacité des populations à maintenir un bon état de santé. Travailler à réduire les iniquités territoriales, c’est travailler à réduire les inégalités sociales de santé de façon durable. Les Signes vitaux réactualisent des données frappantes et rappellent l'importance de développer des milieux de vie complets via des politiques publiques ambitieuses» indique la docteure Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal.
«Le cadre de vie reflète les inégalités présentes dans nos rues, nos quartiers, notre ville et notre région. Sans constituer l’unique levier d’action sur les inégalités socioéconomiques, la lutte aux iniquités territoriales permet d’en réduire les conséquences et d’éviter de les aggraver, en offrant au plus grand nombre des possibilités d’épanouissement et de développement équitables» rappelle Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal.
«En prenant le réflexe de croiser des données populationnelles avec des données territoriales, on se donne les moyens d’agir là où les besoins sont les plus criants, et où les transformations territoriales auront le plus d’impact. Travailler en ce sens nous conduira vers un Grand Montréal équitable» souhaite Massimo Iezzoni, directeur général de la Communauté métropolitaine de Montréal.
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À propos de la Fondation du Grand Montréal
La Fondation du Grand Montréal est au service et à l’écoute de sa communauté. En collaboration avec ses partenaires, elle mobilise les ressources philanthropiques, diffuse des connaissances, catalyse des initiatives et soutient la communauté, afin de faire progresser les objectifs de développement durable dans le Grand Montréal. La FGM aspire à une communauté exempte de pauvreté et de discrimination, où toutes et tous peuvent réaliser leur potentiel et vivre dans un environnement sain, aujourd’hui et dans l’avenir.
À propos de Vivre en Ville
Vivre en Ville ouvre la voie aux nécessaires transformations du territoire et de nos milieux de vie.
Depuis près de 30 ans, Vivre en Ville met l’audace, la rigueur et la collaboration au service de l’intérêt collectif. Combinant des compétences variées et complémentaires en aménagement, mobilité, alimentation, habitation et verdissement, son équipe propose des stratégies sensibles à chaque milieu et déclinées à toutes les échelles. Organisation à but non lucratif, Vivre en Ville est reconnue tant pour sa contribution au débat public que pour ses nombreuses publications et ses activités de formation, de sensibilisation et d’accompagnement, menées partout au Québec. Son approche mise sur la sobriété, la proximité et le renforcement des solidarités pour soutenir l’épanouissement de tous et toutes, assurer la vitalité des collectivités, préserver la santé des écosystèmes et traverser les crises.
À propos des Signes vitaux du Grand Montréal
Les Signes vitaux sont un portrait réalisé par les fondations communautaires dans plusieurs villes du Canada. Ils mesurent la vitalité de ces collectivités, évaluent les grandes tendances et identifient, grâce à des indicateurs clés, des priorités d’action dans tous les secteurs déterminants de la qualité de vie. Avec sa série de rapports Signes vitaux du Grand Montréal, la FGM s’est donnée pour objectifs d’informer, de rassembler et d’encourager notre communauté à agir sur les enjeux les plus importants auxquels elle doit faire face.
Renseignements
Étienne Pomerleau-Landry
COPTICOM, Stratégies et relations publiques
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