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Réaction de Vivre en Ville au budget du Québec 2024-25: Un recul pour les collectivités québécoises, l’environnement et l’équité

12 mars 2024

Québec, le 12 mars 2024 – Bien qu’elle reconnaisse l’importance des investissements en santé et en éducation, Vivre en Ville considère que le budget 2024-2025 du gouvernement du Québec est un recul pour les collectivités québécoises, l’environnement et l’équité. Alors que le Plan pour une économie verte considère l’aménagement du territoire et le transport collectif comme de puissants leviers pour faire face aux changements climatiques, le budget ne prévoit aucune nouvelle somme dédiée à développer des milieux de vie durables et augmenter l’offre de transport collectif.  De plus, alors que des plans d’action en matière de lutte à la pauvreté et d'habitation doivent être présentés dans les prochains mois, l’absence de ces plans dans le budget est inquiétante.

 

Mobilité durable

En continuant d’investir massivement dans le réseau routier (71%) et trop peu en transport collectif (29%), le gouvernement continue sur la voie du statu quo et vient même creuser le déséquilibre dans les investissements prévus au Plan québécois des infrastructures (PQI), contredisant le Plan pour une économie verte, dont l’objectif est d’équilibrer les investissements en transport.  

« Le maintien du statut ‘’en réalisation’’ du Réseau structurant de transport en commun de Québec dans le volet construction du PQI est encourageant, mais l’absence de nouvelles mesures pour garantir la prévisibilité du financement de la mobilité durable à l’échelle du Québec nous inquiète, alors que le nombre de véhicules continue d’augmenter plus rapidement que la population et que l’offre de transport collectif se détériore », soulève Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.  

Vivre en Ville salue par ailleurs la décision de réduire les rabais du programme Roulez vert dès le 1er janvier 2025 et d’y mettre fin en 2027, mais invite le gouvernement à offrir une solution de rechange en mettant en place un système de redevance-remise (bonus-malus) et à réinvestir entièrement les économies dans la mobilité durable. 

Rappelons par ailleurs qu’une cible de 7% de croissance annuelle de l’offre de transport collectif fait consensus dans la société civile et auprès des municipalités et serait cohérente avec les engagements de la Politique de mobilité durable 2030.

 

Aménagement du territoire

Alors que les municipalités se retrouvent en première ligne face à l’accroissement des événements météorologiques extrêmes au Québec et qu’elles doivent donc redoubler d’efforts en matière d’adaptation aux changements climatiques, il devient de plus en plus urgent d’investir dans l’aménagement durable du territoire québécois.

« Les acteurs de l’aménagement le réclament depuis longtemps : il faut des investissements majeurs à hauteur de 125 millions de dollars par année afin d’encourager et d’accélérer la mise en œuvre de projets d’aménagement urbain durable exemplaires. Comme le font la Californie et la France, nous devons nous doter d’un programme pour apprendre à répondre aux besoins en habitation en construisant beaucoup plus tout en respectant les écosystèmes. Il n’y a rien de tel dans le budget présenté par le ministre des Finances », se désole Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

Le budget d’aujourd’hui inquiète aussi parce qu’il témoigne d’un recul probable sur la promesse faite en campagne électorale d’investir 470 M$ pour la vitalité des noyaux villageois en n’investissant que 11% des sommes promises. « C’est un coup dur pour la vitalité de tous nos villages et une autre occasion ratée pour garantir le maintien des services de proximité dans toutes les régions du Québec », ajoute Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.  

 

Habitation et équité

Non seulement il n’y a aucune nouvelle somme pour la construction de nouveaux logements sociaux et abordables pour la prochaine année, mais également aucune mesure forte pour accélérer la construction, limiter la spéculation et endiguer les hausses de loyer. L’absence de mention explicite du plan d’action en matière de lutte à la pauvreté dans le budget est également inquiétante sur le plan de l’équité.

«Pour combler les besoins diversifiés en logements, il faut multiplier le nombre d’unités mises en chantier, tant à but non lucratif que conventionnel. Bien que les nouvelles sommes prévues pour la rénovation des HLM soient bienvenues (quoique nettement insuffisantes), ce gouvernement mesure mal l’envergure de la crise de l’habitation qui guette l’ensemble des Québécois. Tout indique que le plan d’action souffrira de ces angles morts », conclut Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.  



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À propos de Vivre en Ville

Organisation d’intérêt public, Vivre en Ville contribue, partout au Québec, au développement de collectivités viables, œuvrant tant à l’échelle du bâtiment qu’à celles de la rue, du quartier et de l’agglomération. Par ses actions, Vivre en Ville stimule l’innovation et accompagne les décideurs, les professionnels et les citoyens dans le développement de milieux de vie de qualité, prospères et favorables au bien-être de chacun, dans la recherche de l’intérêt collectif et le respect de la capacité des écosystèmes. 

 

Renseignements 

Heidi Comtois
Conseillère aux affaires publiques
450-513-1349
heidi.comtois@vivreenville.org

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