Montréal, le 20 août 2025 — L’absence d’ententes relatives aux conventions collectives des employé-es de la Société de transport de Montréal (STM) et du Réseau de transport de la Capitale (RTC) et les menaces de nouvelles grèves à l’approche de la rentrée scolaire inquiètent les expert-e-s en transport et les organismes du milieu, qui craignent les impacts.
Florence Junca-Adenot, professeure en études urbaines à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), et Ahmed El-Geneidy du groupe Transport Research de McGill (TRAM) joignent leurs voix aux organismes Vivre en Ville, Trajectoire Québec, Piétons Québec et Accès transports viables, qui craignent le pire, et ce tout particulièrement pour les usagères et usagers les plus vulnérables.
Les plus vulnérables seront les plus impacté-es
Le groupe TRAM a mené un sondage lors de la grève survenue à la STM du 9 au 17 juin dernier et constate que 66 % des usagers et usagères du transport en commun ont déclaré avoir ressenti un stress important lié à leurs déplacements quotidiens durant la grève, les jeunes (moins de 34 ans) rapportant des niveaux de stress plus élevés. Plusieurs ont dû annuler ou reporter des rendez-vous, des courses ou d’autres besoins quotidiens. Surtout, le groupe de recherche s’inquiète de constater que ce phénomène est particulièrement marqué chez les personnes à faible revenu.
« La mobilité de centaines de milliers de personnes par jour a été lourdement impactée durant la grève de Montréal, particulièrement pour les personnes les plus vulnérables qui n’avaient pas d’autres options pour se déplacer. Tout le monde n’a pas les capacités ou la possibilité de conduire une auto ou un vélo et certaines personnes n’ont pas les moyens de se payer un taxi. Plusieurs personnes ont dû manquer des rendez-vous médicaux importants, se priver de banques alimentaires ou connaître des difficultés financières en devant s’absenter du travail. », affirme Ahmed El-Geneidy, professeur du groupe Transport Research de McGill (TRAM).
« La fiabilité du réseau de transport collectif est essentielle dans l’attractivité du cocktail de mobilité durable et pour la sécurité des déplacements actifs. Tout le monde perd lorsque l’automobile devient nécessaire aux déplacements, sans compter l’interruption du droit fondamental à la mobilité, » ajoute Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec.
Au-delà des usagers et usagères du transport collectif, c’est l’ensemble de la population qui a souffert d’une congestion accrue et d’une main-d’œuvre contrainte de rester à la maison. De plus, 68 % des Montréalais.es estiment que la congestion routière s’est aggravée durant la grève.
Un service essentiel
En réaction aux grèves passées et anticipées en transport collectif, les experts et groupes s’entendent : le gouvernement doit déclarer le transport collectif comme un service essentiel afin d’assurer un minimum de services. Le sondage mené par TRAM montre d’ailleurs que 98 % des Montréalais-es considèrent le transport en commun comme un service essentiel.
« On n'accepterait jamais que les déplacements automobiles soient interrompus pendant dix jours comme le transport collectif l’a été à Québec. Tant que le transport en commun n’est pas reconnu comme un service essentiel avec un minimum de services garantis en cas de grève, les gens qui dépendent du transport collectif pour assurer leur mobilité continueront d’être traités comme des citoyens de deuxième classe », continue Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.
« Au-delà des grèves, le principal enjeu demeure l’absence d’un financement prévisible et suffisant. Le transport collectif est un service essentiel pour la mobilité des personnes et la lutte à la congestion, mais nous demeurons contraints par un cadre financier stagnant qui pourrait résulter d’autres coupes de service. Il faut des solutions structurelles afin d’offrir des services adéquats partout sur le territoire », déclare Florence Junca-Adenot, professeure en études urbaines à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
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À propos de Vivre en Ville
Vivre en Ville ouvre la voie aux nécessaires transformations du territoire et de nos milieux de vie. Notre approche mise sur la sobriété, la proximité et le renforcement des solidarités pour soutenir l’épanouissement de tous et toutes, assurer la vitalité des collectivités, préserver la santé des écosystèmes et traverser les crises.
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Trajectoire Québec est l’association nationale reconnue qui intervient dans la représentation des citoyen.ne.s et la promotion de leurs intérêts en matière de transports collectifs partout au Québec. L’association soutient l’accès à des services de mobilité abordable, sécuritaire et de qualité, en plus de rassembler et de mobiliser citoyen.ne.s, associations et corporations grâce à son expertise en mobilité citoyenne. L’association agit par des représentations, mobilisations, des interventions médiatiques et par la remise annuelle des Prix Guy-Chartrand.
À propos d’Accès transports viables
Accès transports viables est un organisme à but non lucratif ayant pour mission de défendre les droits des utilisatrices et utilisateurs des transports collectifs (transport en commun, covoiturage, autopartage) et actifs (marche, vélo), ainsi que de promouvoir la mobilité durable dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches.
À propos de Piétons Québec
Piétons Québec est l’organisation nationale de défense collective des droits des piétons. Elle revendique la sécurité et le confort pour toutes les personnes se déplaçant à pied au Québec. En raison des avantages immenses, autant individuels que collectifs, de se déplacer à pied, elle s’attache également à valoriser la marche comme mode de déplacement et à en augmenter sa pratique.
Renseignements
Samuel Pagé-Plouffe
samuel.page-plouffe@vivreenville.org
514-714-6762
