Québec, le 19 juin 2025 – Vivre en Ville accueille la publication de la mise à jour du plan de mise en œuvre 2025-2030 (PMO) du Plan pour une économie verte 2030 (PEV) en saluant l’engagement renouvelé envers le marché du carbone et la bonification substantielle du soutien à la transition climatique agricole, mais note que certaines mesures clé tardent à être mises en œuvre. Alors que la période d’adoption de la réglementation encadrant l'utilisation de combustibles fossiles dans les bâtiments commence à se préciser, d’autres actions se font attendre dans ce secteur et en transport pour une transition énergétique équitable, dans une perspective de sobriété énergétique.
Le Gouvernement du Québec annonçait en novembre dernier, lors de la 29e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29), la mise en place d’une réglementation permettant d’encadrer l’utilisation du gaz naturel dans les bâtiments, attendue de pied ferme. La mise à jour vient préciser que l’adoption d’un règlement se ferait au courant de l’année 2025-2026.
«Nous saluons l’engagement renouvelé pour le marché du carbone, largement appuyé au Québec. Pour engager le cadre bâti vers la carboneutralité, l’adoption de règlements encadrant la sortie du gaz fossile est essentielle, tel qu’annoncé durant la COP29 à Bakou. Nous nous inquiétons néanmoins que plusieurs mesures clés se fassent attendre, ce qui retarde la réalisation d’une transition accessible et équitable» note Christian Savard, directeur général de Vive en Ville.
En 2025, le Québec en est à la moitié de son parcours vers 2030 et il est encore temps d’agir pour accélérer la transformation vers une économie verte et s’adapter aux changements climatiques.
Réussir une transition équitable dans le bâtiment
La version précédente du PMO annonçait des mesures d’efficacité énergétique ciblant les ménages en situation de vulnérabilité, incluant un projet pilote en partenariat avec Hydro-Québec. Toutefois, le nouveau PMO manque de clarté à cet égard. Vivre en Ville invite le ministère de l'Environnement à aller de l’avant avec cette mesure, qui constitue une excellente opportunité de rejoindre des ménages pour lesquels la réalisation de travaux demeure difficile et qui bénéficient peu des subventions actuelles.
Alors que plusieurs municipalités du Québec se sont prononcées en mars dernier, le gouvernement tarde à leur permettre d’adopter un programme permettant de financer les rénovations écoénergétiques par les taxes foncières.
«Le gouvernement du Québec devrait se saisir de cette opportunité. Un programme PACE a l’avantage de rendre la transition accessible aux propriétaires qui n’ont pas les moyens de financer les rénovations et bénéficie aux locataires» ajoute Christian Savard, directeur général de Vive en Ville.
Le potentiel d’économie d’énergie par la rénovation des logements a été évalué entre 11 et 15 TWh (toutes énergies confondues) par une étude commanditée par l’APCHQ en 2023; là où la feuille de route du gouvernement vise jusqu’à 5 TWh d’économies substantielles en électricité (tous usages de bâtiments, y compris industriels).
La fin de l’utilisation des énergies fossiles dans les bâtiments passe aussi par la modernisation du parc résidentiel, commercial et institutionnel, une stratégie quant à laquelle beaucoup d’incertitudes subsistent encore, tout comme l’alignement nécessaire des nouvelles normes de construction et de rénovation avec les futures cotes de performance environnementales des bâtiments.
La sobriété, une opportunité à ne pas manquer!
Le PGIRE en cours d’élaboration est une opportunité d’établir des cibles claires de réduction de la demande en énergie et de modéliser les trajectoires énergétiques qui permettront de les atteindre.
«L’adoption de la nouvelle loi sur l’énergie, dont un amendement exige des scénarios de sobriété énergétique, incluant des cibles de réduction de consommation d’énergie dans tous les secteurs, peut constituer un vecteur de changement positif, mais on cherche les actions en ce sens» explique Samuel Pagé-Plouffe, directeur - affaires publiques et gouvernementales de Vivre en Ville.
Le transport, encore dans l’angle mort
Le transport est déterminant dans les besoins énergétiques et produit 43% des émissions du Québec, il est ainsi aberrant que le financement du transport collectif et actif s'érode (outre les fonds prévus pour l’électrification des bus).
«Le transport reste le grand absent de la feuille de route en matière de sobriété et d’efficacité énergétique. Il est pourtant impératif de donner des alternatives à la population pour se déplacer de façon durable. L’augmentation des coûts de transport, c’est aussi ça, la précarité énergétique!», déclare Jeanne Robin, directrice principale de Vivre en Ville.
À titre d’exemple, l’enveloppe prévue au Programme d’aide au développement du transport collectif (PADTC) atteint notamment un creux de 973 M$ sur cinq ans, représentant moins de 12% des revenus du marché carbone, alors qu’en 2022-27, cette part était de 20%. Les transports actifs (TAPU) sont également amputés de près de la moitié de leur budget avec 100 M$ sur 5 ans, plutôt que les 188 M$ inscrits au plan précédent.
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À propos de Vivre en Ville
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Renseignements
Samuel Pagé-Plouffe
Directeur - Affaires publiques et gouvernementales
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