Saint-Charles-sur-Richelieu, le 22 août 2025 – Dans le cadre du lancement de la Politique bioalimentaire 2025-2035–Nourrir nos ambitions, Vivre en Ville salue l’intégration des préoccupations de santé humaine, animale et environnementale au sein de la nouvelle politique bioalimentaire, aux côtés de l’autonomie alimentaire et du dynamisme régional. L’alimentation et l’agriculture constituent une responsabilité partagée et l'organisation souligne en particulier l’emphase mise sur l’innovation, la collaboration interministérielle et intersectorielle. Vivre en Ville tient donc à rappeler que cette politique devrait se déployer en intégrant le concept des systèmes alimentaires territoriaux, par des moyens conséquents.
Faire face aux défis d’une économie verte et responsable, avec compétitivité, sur les marchés d’ici et d’ailleurs, nécessite un changement de paradigme qui ne peut reposer sur les seules épaules du secteur bioalimentaire et technologique. Pour soutenir la sécurité, l’autonomie et la résilience alimentaires, le Québec doit miser sur des systèmes alimentaires territoriaux qui mobilisent l’ensemble des parties prenantes, dans chaque communauté.
Les démarches nourricières locales considèrent autant les enjeux économiques que sociaux, de santé et environnementaux. Elles permettent de développer des relations entre les acteurs des systèmes alimentaires territoriaux, en plus d'accroître des réflexes de consommation éclairés.
Mettre en œuvre la politique bioalimentaire sans angles morts
«La politique bioalimentaire est une opportunité pour l'État d'intégrer aux priorités de productivité et de prospérité d'autres valeurs, tout aussi importantes en alimentation, comme l'accès équitable à des aliments nutritifs, des processus bioalimentaires et des habitudes alimentaires responsables. L'un des leviers à mobiliser se trouve dans le déploiement de démarches nourricières locales pour former des systèmes alimentaires territoriaux sains et durables», déclare Chantal De Montigny, directrice – Systèmes alimentaires de proximité.
La politique devrait donc constituer une opportunité de mettre à contribution les outils de planification territoriale et de se doter d’indicateurs stratégiques, dont:
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l’accès à une saine alimentation pour tous;
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une demande de proximité accrue;
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un cycle de vie des aliments optimisé;
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une gouvernance alimentaire inclusive.
Les démarches nourricières peuvent également contribuer à la protection des terres agricoles et des sols. Elles favorisent aussi l’arrimage avec les Plans climat, ainsi que les diverses planifications locales en matière de gestion de l’eau, de l’énergie et des matières résiduelles, la protection de la biodiversité et les filières émergentes d’aliments nutritifs et écoresponsables.
Des cibles intermédiaires pour tracer le chemin
«Nous appuyons avec enthousiasme les grandes cibles de cette politique, notamment pour la croissance de l’offre d’aliments de bonne qualité nutritive et pour la prospérité et la durabilité du secteur bioalimentaire. Nous nous inquiétons toutefois que la cible 5, «zéro perte nette de terres agricoles à bon potentiel», soit à la fois imprécise et insuffisante pour traduire l’ambition d’une réelle protection des terres agricoles», déclare Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.
Des cibles intermédiaires seront nécessaires pour ouvrir la voie à une alimentation plus durable et soutenir les ambitions de la nouvelle politique bioalimentaire, telles que par exemple:
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augmenter le nombre de démarches nourricières (ex: PDCN et PDZA);
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augmenter les infrastructures partagées et autres projets structurants en alimentation lancés et soutenus par les communautés;
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augmenter l’accès à des commerces alimentaires ayant des options alimentaires saines et locales;
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augmenter les initiatives de vente de produits sains et locaux directement à la population;
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augmenter le nombre de terres agricoles de proximité dédiées à l’agriculture biologique et à l’agroécologie pour des filières émergentes.
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À propos de Vivre en Ville
Vivre en Ville ouvre la voie aux nécessaires transformations du territoire et de nos milieux de vie. Notre approche mise sur la sobriété, la proximité et le renforcement des solidarités pour soutenir l’épanouissement de tous et toutes, assurer la vitalité des collectivités, préserver la santé des écosystèmes et traverser les crises.
Depuis près de 30 ans, Vivre en Ville met l’audace, la rigueur et la collaboration au service de l’intérêt collectif. Combinant des compétences variées et complémentaires en aménagement, mobilité, alimentation, habitation et verdissement, son équipe propose des stratégies sensibles à chaque milieu et déclinées à toutes les échelles. Organisation à but non lucratif, Vivre en Ville est reconnue tant pour sa contribution au débat public que pour ses nombreuses publications et ses activités de formation, de sensibilisation et d’accompagnement, menées partout au Québec.
Renseignements
Heidi Comtois
Conseillère - Aménagement du territoire et affaires publiques
450-513-1349 | heidi.comtois@vivreenville.org