Vivre en Ville salue et appuie avec enthousiasme le projet de l’Îlot central du Technopole Angus.
Un projet inspirant tant en matière de densité, de mixité, de stationnement et de mesures environnementales
La densité proposée est suffisante pour que les avantages d’un milieu dense puissent être récoltés. L’Îlot central conserve toutefois un caractère à échelle humaine, alors qu’il est prévu d’y avoir des façades ouvertes et des socles à certains bâtiments, ainsi que des chemins permettant non seulement de traverser, mais également de ponctuer, l’îlot. Le choix d’intégrer la mixité fonctionnelle et sociale permet le mélange très intéressant des lieux emplois, des commerces et des différents types d’habitation (logement social et abordable).
La rencontre de ces différentes activités a le potentiel de créer une synergie positive. Toutefois, la forte présence d’emplois dans un milieu qui n’est pas si bien desservi en matière de transport collectif va amener des défis particuliers dont il sera brièvement question plus loin dans ce texte. Marque autrement flagrante dans le paysage urbain habituel, le stationnement de surface sera absent du projet, sauf pour le stationnement sur rue qui est maintenu tel qu’existant.
La proposition de placer en sous-sol les cases de stationnements du projet est un des meilleurs coups du projet, tant d’un point de vue esthétique que d’un point de vue de protection de l’environnement. De multiples mesures environnementales sont prévues, comme la végétalisation des toitures et du talus de la voie ferrée, la mise en valeur de la biodiversité environnante, la mise en place d’une boucle d’énergie et d’un système de stockage et de filtration des eaux de pluie. Celles-ci donnent une grande qualité au projet.
Une attention particulière à porter à la mobilité et à l’offre commerciale
Deux aspects du projet restent à notre avis à préciser : l’un touchant la question de la mobilité, l’autre l’angle commercial du projet.
En effet, le plan d’aménagement du Technopôle Angus fait état de l’objectif initial d’accueillir 2 000 travailleurs dans le secteur. Ce chiffre ayant été atteint, et même dépassé, le nouvel objectif est de 3 500 emplois. Par contre, il est aussi spécifié que le principal mode de transport pour accéder au technopôle est l’automobile – l’autobus n’y est pas concurrentiel et le métro en est assez éloigné.
Ainsi : il importe d’assurer le développement du transport collectif et actif au sein et aux abords du secteur, de pair avec, entre autres, le développement des emplois, afin que les utilisateurs du site aient l’option réaliste de se déplacer autrement qu’en automobile. Il sera notamment impératif de faire les efforts nécessaires en matière de gestion de la demande en transport, en commençant par avertir clairement les acheteurs lors de la vente au sujet du nombre limité de places de stationnement. Vivre en Ville salue d’ailleurs l’initiative d’accorder 3% des cases de stationnement à l’autopartage.
Pour ce qui est du volet commercial, nos interrogations concernent la quantité de ces unités. Le promoteur immobilier a probablement évalué la viabilité du secteur en tenant compte de ces quelque 20 nouveaux locaux commerciaux envisagés. Nous continuons pourtant de nous interroger à ce sujet en raison du nombre de commerces et du nombre de résidents et de travailleurs actuellement présents dans le secteur. Peut-être qu’une option d’assurer l’intégration de toutes ces unités commerciales est d’en varier le type et d’aller, par exemple, vers des unités de type live/work sur deux étages, comme il s’en fait dans le secteur Westboro à Ottawa.
Vivre en Ville recommande aux promoteurs de préciser leurs intentions sur ces aspects afin d’en clarifier les résultats escomptés, notamment en ce qui concerne la viabilité de l’offre commerciale et le portrait des déplacements attirés par les emplois.
Un exemple à suivre de près
Selon une analyse sommaire, l’Îlot central du Technopôle Angus est l’un des premiers îlots contemporains d’envergure au Québec à présenter un ensemble de caractéristiques contribuant à en faire un véritable écoquartier. Vivre en Ville a d’ailleurs fait le guide «Objectifs écoquartiers» pour pousser les promoteurs à réaliser des écoquartiers exemplaires au Québec. Nous nous réjouissons de voir ces caractéristiques matérialisées ici, et amenées plus loin.