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Vers une nouvelle approche de gestion des eaux pluviales
En milieu urbain, l’approche traditionnelle de gestion des eaux pluviales est celle du « tout à l'égout », qui consiste à diriger cette eau le plus rapidement possible vers les conduites souterraines afin de l’évacuer. Tout réseau d’égout ne pouvant capter qu’un volume maximal d’eaux pluviales dans un laps de temps donné, les inondations générées par l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des pluies abondantes révèlent les limites de cette approche.
Les changements climatiques placent ainsi la Ville de Montréal devant l’inévitable nécessité de s’y adapter, tout en poursuivant ses efforts d’atténuation par la réduction des émissions de GES. Pour ce faire, Vivre en Ville l’invite à accélérer sa transition vers une approche de gestion des eaux pluviales consistant à « vivre avec l’eau », c’est-à-dire accepter que même un réseau de conduites souterraines entièrement rénové ne pourra gérer les pluies les plus intenses. Dans ce contexte, les défis consistent à aménager un maximum d’espaces de rétention et d’infiltration afin de soulager les infrastructures souterraines, à déminéraliser les sols pour réduire le ruissellement, ainsi qu’à réduire la vulnérabilité des bâtiments susceptibles d’être inondés lors de pluies abondantes. Une Stratégie montréalaise de l’eau ambitieuse en matière d’adaptation aux changements climatiques intégrera ces priorités.
Vivre en Ville tient à souligner les intentions d’adopter une approche plus durable de gestion des eaux pluviales déjà présentes dans le Plan climat 2020-2030 : l’action 17 (Bonifier les outils de planification et de réglementation en urbanisme afin de favoriser l’aménagement de quartiers à échelle humaine et adaptés aux changements climatiques) propose l’adoption de mesures, notamment réglementaires, pour réduire les conséquences des pluies abondantes. De plus, dans le cadre de l’élaboration du Plan d’urbanisme et de mobilité 2050, le Projet de ville propose de miser systématiquement sur les infrastructures vertes pour réduire la pression sur le réseau souterrain, tout en consolidant les milieux déjà bâtis. La nouvelle Stratégie montréalaise de l’eau doit impérativement s’inscrire en cohérence avec ces exercices de planification. Cela dit, la Ville de Montréal devra également exercer un leadership en la matière à l’échelle de l’agglomération, considérant que les enjeux de gestion des eaux pluviales sont davantage liés à la topographie qu’aux frontières municipales.
L’avis que nous présentons propose des recommandations pour (1) maximiser la capacité de gestion durable des eaux pluviales du domaine public, (2) encourager la déminéralisation sur le domaine privé et (3) réduire la vulnérabilité des bâtiments. Ces trois axes complémentaires permettront à la Ville de Montréal de mettre à profit une variété de leviers à sa disposition pour renforcer sa résilience face aux événements hydrométéorologiques extrêmes
