C’est plein d’empathie que nous vous souhaitons un bon début d’année 2022! Le plus grand des courages à celles et ceux qui nous soignent, qui organisent tant bien que mal les services publics en temps de pandémie, qui tiennent les commerces, restaurants, théâtres et cinémas qui font, d’habitude, la vitalité de nos milieux de vie, aux équipes en télétravail, aux parents en télé-école. Souhaitons-nous de la solidarité et de la patience.
En marge de la pandémie, le monde et ses enjeux continuent d’exister. Nous le disions il y a tout juste un an: il n’y a pas de couvre-feu pour les changements climatiques. Pas de répit, non plus, dans les conséquences des inégalités sociales. Nos choix d’organisation de nos milieux de vie ont d’importants effets, sur ces sujets et bien d’autres. Cette année, cinq dossiers en particulier seront à suivre.
La très attendue Politique nationale d’architecture et d'aménagement du territoire sera adoptée ce printemps. C’est un geste au potentiel historique que le gouvernement s’apprête à poser. La future Politique est espérée autant par les acteurs économiques et municipaux que par la société civile. Elle doit mettre fin à l’ère de l’étalement urbain que l’on connaît au Québec depuis des décennies pour entrer, résolument, dans l’ère de la consolidation des villes et des villages, une ambition clairement affirmée de part et d’autre durant la consultation en cours depuis un an. Les principaux défis environnementaux, démographiques, sociaux et économiques de notre époque exigent une transformation en profondeur des pratiques de développement territorial.
Assurer l’abordabilité de l’habitation est le défi auquel s’attellent en ce moment tous les paliers de gouvernement, de Québec au fédéral en passant par de nombreuses municipalités. Force est de constater qu’il y a un déficit accumulé pour tous les types de logement, et un retard criant dans le financement du logement social et communautaire. Pour offrir des possibilités à tous ceux qui souhaitent habiter des collectivités viables et mettre durablement derrière nous la crise du logement, il est nécessaire de tempérer l’appréciation du prix du logement par tous les moyens possibles, en particulier en ajustant le cadre fiscal de l’immobilier et en augmentant le stock disponible jusqu’à ce que nous obtenions un marché dans lequel la compétition vient de l’offre, et non la demande.
Partout au Québec, nos cœurs de collectivités sont à la fois malmenés et mis sous le feu des projecteurs par la pandémie et ses conséquences. Dans plusieurs villes et villages, la crise a été l’occasion d’innover pour redonner une échelle humaine aux centre-villes et aux rues principales, notamment en redonnant de l’espace aux piétons. Soutenir la vitalité économique et culturelle de ces véritables cœurs battants de nos communautés doit demeurer une priorité, pour les municipalités comme pour l’État, autant pour des raisons sociales qu’environnementales. Une Stratégie Cœurs de villes et villages, élaborée conjointement par le ministère de l’Économie et de l’Innovation, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et le ministère de la Culture et des Communications, est nécessaire pour articuler une vision collective au bénéfice de nos centre-villes et noyaux villageois.
Cette année sera aussi celle de se faire une tête sur le projet de REM de l’Est. La métropole souffre depuis des décennies d’un déficit d’investissement en transport collectif. Faute d’une option attractive dans l’Est de l’île, c’est la culture de la voiture et celle de l’autoroute qui se renforcent, chaque jour qui passe sans qu’un projet se réalise. Le projet de REM de l’Est mis sur la table par CDPQ-Infra doit faire la preuve qu’il sera suffisamment structurant et que ses effets négatifs sont limités au minimum. C’est le débat crucial pour Montréal pour la prochaine année.
Le financement du transport collectif est un autre dossier fondamental. Les baisses d’achalandage liées à la pandémie mettent à mal les revenus des sociétés de transport qui ont, et auront certainement besoin durant encore plusieurs années, d’une aide financière d’urgence des paliers supérieurs de gouvernement. Au-delà de cette urgence, le transport collectif souffre d’un déficit de financement historique et d’un deux poids deux mesures par rapport au financement du réseau routier. Le chantier sur le financement de la mobilité, mené avec sérieux et rigueur par le ministère des Transports, a permis de dégager des pistes de solutions pour assurer un financement pérenne et suffisant pour répondre aux besoins des personnes et des entreprises et alléger l’empreinte écologique des transports, qui restent le premier secteur d’émissions de gaz à effet de serre.
Voici donc cinq dossiers majeurs que l’équipe d’affaires publiques de Vivre en Ville suivra avec attention dans les prochains mois, en plus de notre implication continue sur divers chantiers et concertations locales et nationales.
Nous savons que cette époque en est une de tiraillements, entre adaptation bancale aux contraintes pandémiques et poursuite de l’effort de transition écologique et sociale. Certaines journées sont difficiles. Prenons soin de nous afin d’avoir l’énergie nécessaire pour bâtir une société juste et résiliente.
En ce début d’année, au nom de Vivre en Ville, nous vous renouvelons notre appui et notre engagement à contribuer, au meilleur de nos capacités, au développement de collectivités viables. Parce que le cœur nous y incline autant que la raison!