Les orientations prises par la Ville de Saint-Bruno en matière d'aménagement urbain ont suscité de vives réactions au cours des dernières semaines. Chez Vivre en Ville, nous réfléchissons sur ces questions et documentons les bonnes pratiques d’urbanisme depuis plus de deux décennies. Dans le contexte de la consultation qui se tient sur la question du 6 au 11 juin en vue de choisir la localisation d’un nouveau complexe sportif à Saint-Bruno, il nous apparaît important d’apporter un éclairage indépendant dans ce débat à la lumière des principes des collectivités viables.
Nous prenons position en faveur du site de l’école secondaire du Mont-Bruno. De par sa localisation centrale, ce site offre une plus grande proximité et une meilleure accessibilité, notamment à pied et à vélo. Offrir un véritable choix de mode de déplacement pour s'y rendre est essentiel pour répondre aux besoins de tous.
Depuis plusieurs années, Vivre en Ville et de très nombreux partenaires et experts appellent à une localisation exemplaire et responsable des bâtiments publics. Pour favoriser l'accessibilité, l’alliance ARIANE, qui milite pour que l’aménagement du territoire devienne une priorité au Québec, recommande que « les bâtiments abritant des services spécialisés qui ont un grand rayon d’attraction, tels les grands équipements de loisir, soient implantés dans les centralités existantes ». Et seul le site de l’école secondaire du Mont-Bruno répond à ce critère.
Bâtir au bon endroit, même si c’est parfois un peu plus cher, c’est un placement à long terme, qui peut rapporter gros. La localisation d’un bâtiment public, c’est pour toujours, ou presque! Il apparaît aussi souhaitable de voir ce complexe sportif voir le jour à proximité de l’école secondaire du Mont-Bruno, parce que cela permettrait de faciliter la fréquentation des lieux aux élèves de cet établissement.
La venue d’un équipement public au centre-ville suscitera par ailleurs un achalandage favorable à la vitalité du milieu et de ses commerces. Un centre-ville est un ancrage culturel, social et économique essentiel pour une collectivité. Trop souvent au cours des dernières décennies, l’éparpillement des activités a fragilisé les cœurs des villes et des villages du Québec.
Impacts environnementaux
Dans la publication « Planifier pour le climat : intégrer la réduction des émissions de gaz à effet de serre des transports à la planification en aménagement et en urbanisme », nous démontrons qu’en matière d’empreinte écologique, tous les milieux ne se valent pas. Construire dans des secteurs éloignés condamne plus de ménages à la dépendance à l’automobile et alourdit notre bilan carbone. Et même lorsque les utilisateurs choisissent de se rendre en voiture, un trajet plus court et vers un lieu central a une plus petite empreinte.
Certains évoquent l’argument de la coupe d’arbres pour critiquer le site de l’école secondaire du Mont-Bruno. Évidemment, personne ne peut prendre la coupe d’arbres à la légère. Vivre en Ville invite toutefois à considérer les impacts environnementaux dans leur ensemble. Dans ce cas, l’arbre risque de cacher la forêt : la proximité et l’accessibilité du centre sportif ont un effet sur la mobilité et sur son empreinte carbone qui est majeur. Rappelons enfin qu’il est possible d’en replanter beaucoup plus qu’on en aura coupé, tandis qu’aucune compensation ne peut être offerte pour le choix de localisation.
En tant que professionnelles ayant à cœur le développement de collectivités viables au Québec, nous soutenons donc l’accueil du projet de complexe sportif à proximité du centre-ville, sur le site de l’école secondaire Mont-Bruno!
